2. Un mode de prise de décision : Le consentement.
Le mode de prise de décisions d’une organisation sociocratique est le consentement. Le consentement signifie : zéro objection valablement argumentée.
En d’autres termes, dans un cercle sociocratique, aucune décision d’ordre politique (qui affecte le fonctionnement de l’unité et l’organisation du travail) ne sera prise si un seul des membres y oppose des objections raisonnables. L’objet de la décision sera retravaillé, voire renvoyé en groupe d’amélioration, jusqu’à ce que le consentement sans objection puisse être atteint.
Dans les éco-quartiers, comme dans toute organisation humaine, l’important est de se donner une structure et un mode de gouvernance qui autorise le déploiement des compétences et le respect des besoins de chacun, des valeurs du groupe social et des limites de tolérance de l’environnement naturel.
La façon dont les décisions se prennent dans un groupe détermine l’énergie avec laquelle cette décision sera mise en application. Le principe de majorité qui préside aux décisions dans le système démocratique crée ipso facto une minorité, qui non seulement ne participera pas à la mise en œuvre de la décision mais la freinera. L’existence d’une majorité et d’une opposition est certes garante que tous aient droit à la parole, mais c’est un processus qui gaspille énormément de temps et d’énergie. Il existe d’autres façons de faire.
La prise de décision par consentement est un dispositif qui permet le partage efficace du pouvoir entre tous dans le respect des hiérarchies, ainsi que l’émergence de l’intelligence collective d’un groupe. Il s’agit d’une méthode de gestion du pouvoir qui se superpose à la hiérarchie exécutive habituelle d’une organisation au moment de prendre des décisions ou de réaliser des améliorations. Il s’agit d’un dispositif fondé sur l’équivalence (et non l’égalité) de chacun et sur la prise de décision sans objection (et non consensus). Appliqué avec rigueur, il permet à un groupe de trouver une cohérence et une efficacité inégalées, fondées sur l’intelligence collective qui émerge quand les besoins de chacun sont entendus et que les intérêts du groupe prévalent sur les intérêts individuels.
La méthode s’applique aussi bien dans un cadre professionnel avec des équipes exécutives que dans un cadre familial, associatif, voire d’un simple regroupement de personnes qui cherchent à s’entraider ou à résoudre un problème.
Elle permet de couper court aux débats interminables et improductifs, aux conflits de personnalités et à l’accaparement du pouvoir par les meilleurs orateurs. Elle consolide le leadership et responsabilise chacun à son niveau de compétence.